Hiroshima & Chugoku
Hiroshima : Histoire vivante et quartiers confidentiels
Hiroshima ne se limite pas à son mémorial et à son célèbre okonomiyaki. Pour découvrir un visage plus discret de la ville, le temple Mitaki-dera invite à la méditation dans un écrin de forêt, où cascades et statues recouvertes de mousse créent une atmosphère mystique, particulièrement en automne. Le quartier de Yokogawa, méconnu des visiteurs, est un carrefour de la vie locale, avec ses bars intimistes et ses restaurants spécialisés dans les tsukemen épicés, une déclinaison audacieuse des nouilles japonaises. À une heure de train, la ville portuaire de Kure conserve un riche héritage maritime : son musée Yamato raconte l’histoire du plus grand cuirassé jamais construit, tandis que ses restaurants servent le fameux Kure Navy Curry et le nikujaga, plats inspirés de la cuisine navale. Autre joyau discret, Onomichi, ville construite à flanc de colline, charme par son dédale de ruelles, ses petits temples et ses cafés avec vue sur la mer intérieure de Seto. C’est aussi un paradis culinaire, réputé pour ses ramen d’Onomichi, nouilles servies dans un bouillon à base de poisson et de poulet, agrémenté de gouttelettes de graisse de porc pour un goût riche et unique. Hiroshima et sa région révèlent ainsi un Japon à la fois gourmand, vivant et profondément ancré dans son histoire.

Okayama : Soleil, traditions et douceurs fruitées
La préfecture d’Okayama, surnommée la « terre ensoleillée », séduit par son climat clément et ses spécialités gourmandes. Dans la capitale régionale, cafés et pâtisseries déclinent la fameuse pêche blanche en glaces, gâteaux et desserts raffinés. Plus au nord, Tsuyama invite à découvrir un ancien château et des ruelles bordées de maisons de samouraïs préservées. Le petit port de Hinase, lui, est réputé pour ses huîtres grillées servies en hiver dans des échoppes conviviales au bord de la mer. Non loin, la ville de Kurashiki mérite une halte incontournable : son quartier de Bikan, aux canaux bordés de saules et d’entrepôts de riz reconvertis en musées ou galeries, évoque un Japon d’époque préservé. L’artisanat textile, notamment le denim, y occupe une place centrale, et les visiteurs peuvent goûter aux spécialités locales comme les momotaro udon (nouilles inspirées du héros local Momotaro) ou des desserts à base de fruits frais de la région. Okayama et Kurashiki incarnent à elles deux la rencontre entre raffinement historique, art de vivre et gastronomie généreuse.

Shimane : Spiritualité et héritage féodal
La préfecture de Shimane est un trésor discret où histoire et spiritualité se mêlent. À Matsue, surnommée la « ville de l’eau », les canaux entourent l’un des rares châteaux féodaux encore intacts du Japon. Les visiteurs peuvent embarquer sur de petites barques pour découvrir la ville sous un angle apaisant. Dans les salons de thé, on déguste les célèbres wagashi de Shimane, délicates pâtisseries japonaises accompagnées d’un thé matcha local réputé. À quelques kilomètres, le sanctuaire d’Izumo Taisha est l’un des plus anciens et des plus vénérés du pays, connu comme le lieu où les divinités se réunissent chaque année. Plus à l’ouest, le site d’Iwami Ginzan, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, retrace l’histoire des anciennes mines d’argent qui ont façonné le Japon médiéval. La région se distingue aussi par ses soba d’Izumo, servies en petites portions empilées, et ses fruits de mer issus de la mer du Japon, simples mais d’une grande fraîcheur. Shimane est une plongée dans un Japon intact et spirituel.

Tottori : Déserts de sable et villages préservés
Souvent oubliée des itinéraires, la préfecture de Tottori surprend par ses paysages uniques. Ses dunes de sable, les plus grandes du Japon, s’étendent jusqu’à la mer du Japon et peuvent se parcourir à pied, à dos de chameau ou en parapente pour les plus audacieux. À proximité, le Musée du Sable expose des sculptures monumentales réalisées par des artistes internationaux, renouvelées chaque année. Dans la ville de Kurayoshi, les rues de maisons de marchands aux façades blanches et aux toits de tuiles rouges offrent une atmosphère de Japon d’autrefois. Côté gastronomie, Tottori est réputée pour ses poires nashi, croquantes et juteuses, mais aussi pour ses crabes de la mer du Japon (kani), dégustés en hiver dans des auberges locales qui perpétuent une cuisine simple et chaleureuse. Entre désert, artisanat et cuisine marine, Tottori séduit par son originalité et son authenticité.

Yamaguchi : Entre traditions samouraïs et mer intérieure
La préfecture de Yamaguchi se situe à l’extrémité ouest de Honshu et conserve un patrimoine unique. À Hagi, ancien fief de samouraïs, les ruelles pavées, demeures historiques et ateliers de poterie perpétuent l’art du Hagi-yaki, une céramique raffinée encore produite localement. Plus au sud, la ville portuaire de Shimonoseki est considérée comme la capitale du fugu (poisson-globe), un mets raffiné servi en sashimi translucide, en soupe ou frit, uniquement par des chefs certifiés. Shimonoseki est aussi réputée pour son marché aux poissons animé, le Karato Market, où l’on peut goûter une variété de fruits de mer frais. À Iwakuni, le célèbre pont Kintaikyō, chef-d’œuvre d’ingénierie traditionnelle en bois avec ses cinq arches élégantes, offre une vue magnifique sur la rivière Nishiki et les montagnes environnantes. La ville est également connue pour son Iwakuni-zushi, un sushi pressé en grandes portions, souvent servi lors de festivités. Entre artisanat ancestral, paysages côtiers et gastronomie maritime, Yamaguchi et ses villes offrent une immersion authentique dans un Japon hors des sentiers battus.
