Hokkaido & Tohoku
Hokkaidō : Nature sauvage et terroir généreux
Hokkaidō est une terre immense où la nature règne en maître. À Otaru, ancien port marchand à l’architecture européenne, le canal bordé d’entrepôts en pierre et illuminé la nuit offre une atmosphère romantique. Les visiteurs se pressent pour goûter aux sushis de fruits de mer – crabe royal, oursins, œufs de saumon – réputés parmi les plus frais du Japon. Plus au sud, Hakodate charme par son marché matinal, où l’on savoure un ika-don (bol de riz garni de calmar cru pêché le matin), et par sa vue nocturne depuis le mont Hakodate, classée parmi les plus belles du pays.
Au centre de l’île, Asahikawa est connue pour son ramen au bouillon de soja riche, et sert de porte d’entrée vers le parc national Daisetsuzan, royaume de randonnées alpines et de sources chaudes naturelles. À proximité, le village d’Asahidake Onsen, perché au pied du mont Asahi, est une base idéale pour profiter de bains thermaux en pleine nature volcanique. Non loin, le village de Biei est réputé pour ses paysages de collines colorées et ses « Patchwork Road » et « Panorama Road », champs fleuris qui changent au gré des saisons. Ses étendues de lavande, ses fermes pittoresques et ses arbres solitaires comme le « Blue Pond » en font l’un des lieux les plus photogéniques du Japon. On y trouve aussi des produits locaux raffinés, comme la glace au lait de Biei, crémeuse et douce, reflet du terroir laitier de la région.
À l’est, Kushiro abrite le parc national Kushiro Shitsugen, vaste zone marécageuse où nichent les grues de Mandchourie. Son marché Washo permet de composer son propre katte-don, bol de riz personnalisé avec les sashimis de son choix. Plus loin, la péninsule de Shiretoko, classée UNESCO, est l’un des derniers sanctuaires sauvages du Japon, où l’on observe ours bruns, cascades et falaises spectaculaires. Le village de Utoro Onsen, au bord de la mer d’Okhotsk, offre des bains en extérieur avec vue sur l’océan. Enfin, le lac Akan est célèbre pour ses mystérieuses algues sphériques, les marimo, et pour la culture des Aïnous, peuple autochtone qui partage son artisanat et ses recettes traditionnelles. Hokkaidō, avec ses villages thermaux isolés, ses paysages bucoliques comme à Biei, et sa gastronomie marine exceptionnelle, incarne un Japon brut, naturel et authentique.

Aomori : Mer, montagnes et traditions vivantes
À l’extrémité nord de Honshū, Aomori est un carrefour entre culture, nature et gastronomie. Dans la capitale, le Nebuta Museum Wa Rasse expose les chars monumentaux illuminés du festival d’août. Le marché Furukawa est une étape incontournable pour goûter un nokke-don, bol de riz garni de sashimis frais comme le thon d’Ôma ou les coquilles Saint-Jacques locales.
La côte de la péninsule de Shimokita abrite le mont Osorezan, site mystique considéré comme la porte des enfers dans la croyance bouddhiste, ainsi que de petits villages portuaires préservés. Plus au sud, le mont Iwaki, surnommé le « Fuji de Tsugaru », domine des vergers immenses : Aomori est le premier producteur de pommes du Japon, transformées en cidres et pâtisseries. Côté détente, le village de Sukayu Onsen, niché dans les montagnes du Hakkōda, est réputé pour son gigantesque bain mixte en bois, l’un des plus emblématiques du Japon. À l’est, la ville d’Hachinohe est célèbre pour son marché matinal de Tatehana, où l’on déguste poissons grillés, soupes et snacks locaux dans une ambiance animée.

Akita : Entre montagnes et artisanat ancestral
La préfecture d’Akita est une terre de montagnes, d’onsen et de traditions. La ville de Kakunodate, surnommée la « petite Kyoto du Nord », séduit par ses demeures de samouraïs bordées de cerisiers. À proximité, le lac Tazawa, le plus profond du Japon, est entouré de sentiers de randonnée et de statues inspirées de légendes locales. Non loin, le circuit des Nyūtō Onsen est une étape incontournable pour les amateurs de bains : plusieurs auberges traditionnelles, dont certaines vieilles de plusieurs siècles, proposent des bains extérieurs au milieu de forêts enneigées en hiver. Ce cadre préservé en fait l’un des villages d’onsen les plus authentiques du Japon.
Akita est aussi célèbre pour son Kantō Matsuri, festival estival où des porteurs équilibrent d’immenses mats ornés de lanternes. Côté gastronomie, on savoure le kiritanpo, riz pilé grillé sur des brochettes, souvent servi en soupe avec du poulet et des champignons. La région est aussi réputée pour son saké, raffiné par l’eau pure des montagnes et les hivers rigoureux.

Iwate : Paysages côtiers et héritage spirituel
Iwate, vaste et peu peuplée, conjugue spiritualité et paysages marins spectaculaires. À Hiraizumi, classée UNESCO, le Chūson-ji et son pavillon d’or témoignent de la puissance du clan Fujiwara au XIIᵉ siècle. Plus au nord, la côte de Sanriku impressionne par ses falaises comme celles de Kitayamazaki, sculptées par l’océan Pacifique. La ville de Morioka, discrète mais accueillante, est célèbre pour les wanko soba, défi culinaire où des dizaines de petites portions de nouilles sont servies à la chaîne.
La région est également réputée pour son bœuf Maesawa, un wagyū raffiné et tendre. Dans l’intérieur des terres, le village thermal de Hanamaki Onsen attire depuis des siècles voyageurs et poètes. Plusieurs auberges historiques y proposent des bains extérieurs avec vue sur les rivières et montagnes environnantes, parfaits pour découvrir l’hospitalité traditionnelle du Tōhoku.

Miyagi : Entre mer et culture moderne
Capitale du Tōhoku, Sendai est une ville verdoyante où l’on savoure la spécialité locale : la gyūtan, langue de bœuf grillée, servie dans de nombreux petits restaurants spécialisés. Le mausolée Zuihōden, avec son architecture richement décorée, rappelle la grandeur de Date Masamune, le célèbre seigneur samouraï fondateur de la ville.
À l’est, la baie de Matsushima, parsemée de près de 200 îlots boisés, figure parmi les trois plus beaux paysages du Japon. Pour compléter la visite, un arrêt au marché aux poissons de Matsushima est incontournable. On y découvre les produits de la mer fraîchement débarqués, et surtout les huîtres, emblème culinaire de la baie. Les visiteurs peuvent y déguster des huîtres servies chaudes, grillées directement sur place, ou préparées dans des plats traditionnels comme le kaki-don (bol de riz garni d’huîtres sautées) et les kaki-yaki, huîtres rôties qui révèlent toute leur saveur iodée.
Plus au nord, la ville d’Ishinomaki est également réputée pour ses huîtres élevées dans les eaux froides du Pacifique, ainsi que pour son atmosphère portuaire animée.
Miyagi se distingue aussi par ses villages thermaux discrets. À seulement 30 minutes de Sendai, Akiu Onsen offre des auberges traditionnelles avec des bains en plein air au bord de la rivière Natori. Plus reculé, Naruko Onsen est niché dans une vallée montagneuse, célèbre pour ses paysages flamboyants à l’automne et pour ses poupées kokeshi peintes à la main par des artisans locaux.
Entre paysages maritimes spectaculaires, spécialités d’huîtres dégustées au marché de Matsushima et villages thermaux préservés, Miyagi offre une immersion hors des sentiers battus, à la croisée de la culture, de la nature et de la gastronomie.

Yamagata : Montagnes sacrées et cerises sucrées
La préfecture de Yamagata est dominée par les monts de Dewa. Le mont Haguro, accessible par un chemin pavé bordé de cèdres millénaires, est un haut lieu du bouddhisme. Les pèlerins parcourent également le mont Yudono, encore plus sacré, connu pour ses rituels secrets. La région abrite aussi la charmante station thermale de Ginzan Onsen : ses auberges en bois alignées le long d’une rivière éclairée de lanternes créent une atmosphère digne d’un décor de film.
En été, Yamagata devient le royaume des cerises sucrées, à déguster directement dans les vergers. L’hiver, on savoure le Yonezawa-gyū, un wagyū d’exception, et des ramen adaptés au climat rigoureux. Les amateurs d’onsen peuvent aussi explorer Zao Onsen, station réputée autant pour ses bains sulfureux que pour ses paysages d’hiver féériques, notamment les « monstres de neige » (arbres recouverts de givre).
